Le président américain Donald Trump a affirmé lundi être prêt à rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un si les conditions étaient réunies, une déclaration qui intervient au moment même où Pyongyang menace de mener un sixième essai nucléaire.
Le climat s'est particulièrement détérioré sur la péninsule coréenne ces derniers mois du fait de la poursuite, par Pyongyang, de ses programmes balistique et nucléaire interdits.
Le président républicain, qui a martelé sa volonté d'appuyer sur le levier chinois pour faire bouger le régime mais s'est aussi dit prêt à régler seul le problème, envisagerait-il un face-à-face avec le leader nord-coréen, qui n'a jamais rencontré un seul dirigeant étranger depuis son arrivée au pouvoir ?
"La plupart des politiques ne diraient jamais cela, mais je vous dis que si les conditions étaient réunies, je le rencontrerais (...) Je serais honoré de le faire", a affirmé Donald Trump dans un entretien à l'agence Bloomberg.
Quelques heures plus tard, son porte-parole Sean Spicer s'est employé à minimiser la portée de ces déclarations, insistant sur le fait qu'une telle rencontre n'était "clairement" pas envisageable à ce stade. "Il faudrait que leur comportement provocateur change immédiatement", a-t-il affirmé.
La Corée du Nord a averti lundi qu'elle était prête à mener "à n'importe quel moment" un sixième essai nucléaire.
Le régime continuera à renforcer ses capacités en matière d'"attaques nucléaires préventives", à moins que Washington ne renonce à ses politiques hostiles, a dit un porte-parole du ministère de la Défense dans un communiqué diffusé par l'agence officielle KCNA.
"Les mesures de la RPDC (République populaire et démocratique de Corée) pour renforcer au maximum la force nucléaire seront menées avec succès à n'importe quel moment et sur le lieu que décidera sa direction suprême", a ajouté ce porte-parole en allusion à un possible sixième essai nucléaire.
- Directeur de la CIA à Séoul -
Les spécialistes s'accordent sur le fait que le régime, l'un des plus isolés au monde, a fait des progrès vers la réalisation de son objectif, qui est de se doter de missiles nucléaires intercontinentaux susceptibles de frapper le continent américain.
Chaque année, les vastes exercices militaires menés entre les Etats-Unis et la Corée du Sud ajoutent à la crispation sur la péninsule. Celle-ci est cette année d'autant plus forte que Pyongyang a largement accéléré ses programmes interdits depuis un an, et que la diplomatie américaine a durci le ton avec le républicain Donald Trump.
Les manoeuvres annuelles conjointes sont désormais achevées. Mais d'autres exercices exceptionnels ont débuté entre les marines américaine et sud-coréenne, profitant de la présence sur zone d'un porte-avions américain, le Carl Vinson.
Le système antimissile THAAD que les Etats-Unis viennent de déployer en Corée du Sud est désormais opérationnel, a par ailleurs indiqué lundi un responsable américain, indiquant que le système avait "atteint sa capacité initiale d'interception".
La Chine s'était opposée au déploiement de ce système, décidé par les Etats-Unis et la Corée du Sud suite aux essais de missiles de la Corée du Nord.
Le directeur de la CIA Mike Pompeo était en Corée du Sud lundi pour une "réunion interne", selon l'ambassade des Etats-Unis qui a précisé qu'aucune rencontre avec des dirigeants sud-coréens n'était prévue.
Selon le Chosun Ilbo, premier quotidien sud-coréen, M. Pompeo est arrivé au cours du week-end à Séoul et a participé à des réunions à huis clos avec le chef du renseignement sud-coréen et des représentants de la présidence.
Donald Trump a une nouvelle fois martelé dimanche sa volonté d'écarter la menace nucléaire posée par la Corée du Nord. "Nous avons une situation que nous ne pouvons laisser se prolonger", a-t-il affirmé sur CBS.
Il a, à cette occasion, souligné l'habileté de Kim Jong-Un pour avoir réussi à s'imposer au pouvoir malgré son jeune âge.
"Les gens se demandent s'il est sain d'esprit. Je n'en sais rien", a-t-il dit.
"Ce que je peux vous dire - et plein de gens n'aiment pas que je le dise - c'est qu'il a succédé à son père à l'âge de 26 ou 27 ans. Il a affaire à des personnes évidemment coriaces, en particulier les généraux et d'autres. Et très jeune, il est parvenu à assumer le pouvoir".
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