L’Occupation américaine d’Haïti
(1915-1934) était des plus sauvages. Près de 50,000 hommes et femmes ont
péri de cette invasion de l’Oncle Sam. Les inconséquences de la classe
dominante haïtienne avaient ramené différentes couches sociales
méprisées et mécontentes à l’utilisation de la violence pour faire
valoir leurs intérêts.
par Saint-John Kauss
par Saint-John Kauss
Car depuis l’Indépendance, la classe
paysanne des couches rurales et les sans-salaires des couches urbaines,
les prolétaires, les ouvriers, les petits commerçants, n’avaient rien à
gagner des brutalités à long terme de nos gouvernants qui, au service de
grands propriétaires terriens ou de la bourgeoisie locale, leur
rendaient la vie impossible.
Ces anciens esclaves devenus petits paysans, ces nouveaux et anciens affranchis convertis en grands propriétaires terriens, ces anciens généraux de l’armée réformés en gendarmes d’une seule classe sociale, la classe dominante, avaient failli à leur mission d’aider la masse des illettrés, la masse des Noirs dont les pères sont en Afrique (dixit Dessalines).
Ce qui nous a conduits à priori à la première Occupation américaine de 1915, tout de suite après Cuba, le Nicaragua, et la République Dominicaine. Toute la Caraïbe et les pays latino-américains, incluant Hawaï, seront désormais au pas de l’Oncle afin de justifier l’âge d’or d’un nouvel Impérialisme, celui des Etats-Unis d’Amérique.
En Haïti, ce nouvel ordre régional a conduit à la montée de têtes d’affiche : Charlemagne Péralte et les paysans du Nord et de l’Artibonite. Ces petits paysans regroupés en Cacos dans le Nord ont, pendant quatre à cinq ans, soutenu une guérilla en bonne et due forme face aux Américains. Mais devant les moyens minimes des guérilleros haïtiens et face à la haute technologie de l’armée américaine, à cause du mépris et du manque de soutien de certains secteurs bourgeois de notre société, ils n’ont pu résister longtemps surtout après la mort de leur leader charismatique : Charlemagne Péralte, en 1920. Evidemment, ces secteurs bourgeois non seulement souhaitaient l’Occupant pour sauvegarder leurs intérêts en perdition ou en jeu, mais l’appelaient afin qu’il vienne donner l’exemple de la réussite et de la bienséance américaine. Bien entendu, ils en profiteraient pour continuer à piller les pauvres masses paysannes et ouvrières, mais cette fois-ci sous protection américaine.
Répression sanglante de la résistance ; assassinat de milliers de partisans haïtiens ; camp de concentration de Chabert, 5,500 paysans y mouraient en 3 ans ; massacre de Marchaterre ; corvées et déportations de populations désarmées ; expropriations en masse des partisans et paysans ; tel fut le bilan de 19 ans de colonisation américaine. Devant une telle hécatombe, face à une nouvelle forme de résistance, cette fois-ci pacifique, de la part de différents secteurs de la classe moyenne, face à l’opinion publique nationale et internationale, face aux pressions internes provenant même des Etats américains, l’Occupant avait jugé bon de partir tout en laissant en place de nouvelles structures exploitatrices des masses : des usines américaines, l’Ambassade américaine et la Gendarmerie d’Haïti.
La première tisserait les liens économiques, la seconde reflèterait les diktats du Département d’Etat aux gouvernants haïtiens, et la troisième mais non la moindre, la possession désormais de tout le monopole de la violence face aux masses désarmées. Désormais, l’Etat haïtien ou un gouvernant haïtien serait surveillé par sa propre armée.
Ces anciens esclaves devenus petits paysans, ces nouveaux et anciens affranchis convertis en grands propriétaires terriens, ces anciens généraux de l’armée réformés en gendarmes d’une seule classe sociale, la classe dominante, avaient failli à leur mission d’aider la masse des illettrés, la masse des Noirs dont les pères sont en Afrique (dixit Dessalines).
Ce qui nous a conduits à priori à la première Occupation américaine de 1915, tout de suite après Cuba, le Nicaragua, et la République Dominicaine. Toute la Caraïbe et les pays latino-américains, incluant Hawaï, seront désormais au pas de l’Oncle afin de justifier l’âge d’or d’un nouvel Impérialisme, celui des Etats-Unis d’Amérique.
En Haïti, ce nouvel ordre régional a conduit à la montée de têtes d’affiche : Charlemagne Péralte et les paysans du Nord et de l’Artibonite. Ces petits paysans regroupés en Cacos dans le Nord ont, pendant quatre à cinq ans, soutenu une guérilla en bonne et due forme face aux Américains. Mais devant les moyens minimes des guérilleros haïtiens et face à la haute technologie de l’armée américaine, à cause du mépris et du manque de soutien de certains secteurs bourgeois de notre société, ils n’ont pu résister longtemps surtout après la mort de leur leader charismatique : Charlemagne Péralte, en 1920. Evidemment, ces secteurs bourgeois non seulement souhaitaient l’Occupant pour sauvegarder leurs intérêts en perdition ou en jeu, mais l’appelaient afin qu’il vienne donner l’exemple de la réussite et de la bienséance américaine. Bien entendu, ils en profiteraient pour continuer à piller les pauvres masses paysannes et ouvrières, mais cette fois-ci sous protection américaine.
Répression sanglante de la résistance ; assassinat de milliers de partisans haïtiens ; camp de concentration de Chabert, 5,500 paysans y mouraient en 3 ans ; massacre de Marchaterre ; corvées et déportations de populations désarmées ; expropriations en masse des partisans et paysans ; tel fut le bilan de 19 ans de colonisation américaine. Devant une telle hécatombe, face à une nouvelle forme de résistance, cette fois-ci pacifique, de la part de différents secteurs de la classe moyenne, face à l’opinion publique nationale et internationale, face aux pressions internes provenant même des Etats américains, l’Occupant avait jugé bon de partir tout en laissant en place de nouvelles structures exploitatrices des masses : des usines américaines, l’Ambassade américaine et la Gendarmerie d’Haïti.
La première tisserait les liens économiques, la seconde reflèterait les diktats du Département d’Etat aux gouvernants haïtiens, et la troisième mais non la moindre, la possession désormais de tout le monopole de la violence face aux masses désarmées. Désormais, l’Etat haïtien ou un gouvernant haïtien serait surveillé par sa propre armée.
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