mercredi 12 avril 2017

Gen pafwa nap di lot nasyon rasis anvè nou menm haitien men fok nou rekonèt noufè yo anpil mal tou wi m gen presyon se nou ki rasis la sepa oken lot nasyon gade kisa oufe yon fi ki avew kom madanm ou kisal ye yon etranger kelke swasal fe a ou pata sipoze fel sa map gad imag la sadi anpil kounye a yo jwenn ou yo touyew apre nap di se yo ki pabon sapase nan zon yo rele



Le nouveau soubresaut diplomatique entre Haïti et la République dominicaine suite à l’assassinat du jeune Haïtien, Claude Jean Harry à Santiago en République dominicaine doit susciter une grande réflexion sur la fragilité des relations diplomatiques de ces deux pays. Ce conflit entre les deux peuples ne date pas d'hier. Il ne faut pas chercher de le comprendre à travers les échanges diplomatiques musclés entre les chanceliers actuels. Ce trouble peut remonter en 1844 aux mouvements des indépendantistes dominicains pour mettre fin à l’annexion haïtiano-dominicaine, faite 1822, par le président haïtien, Jean Pierre Boyer. L’animosité sera née à partir de 1937 à la suite du massacre d’environ 20 mille haïtiens en République Dominicaine par l’armée dominicaine. Ce massacre ethnique a été ordonné par le président dominicain, Trujillo. Nous y reviendrons. Depuis, malgré les différentes tentatives entreprises par les autorités haïtiennes et dominicaines en vue de rapprocher les deux peuples, la situation ne fait que s'aggraver. Il faudrait une redéfinition stratégique du rapprochement de ces deux peuples. Cette stratégie doit passer par la prise en compte totale des éléments historiques pour pouvoir comprendre sociologiquement ou psychologiquement les réactions des haïtiens envers des dominicains ou celles des dominicains envers les haïtiens. Ce qui nous permettra bien sûr, de faire des analyses et des propositions plus importantes. Une histoire mouvementée L’histoire de ces deux pays a été toujours mouvementée. Elle a connu diverses phases conflictuelles avant même leur indépendance. Les premiers différends sont nés de la question frontalière et politique entre les deux pays. -En 1697, scission de l’île entre la France et l’Espagne par le Traité de Ryswick. A l'époque coloniale, les métropoles ont signé plusieurs conventions en vue de délimiter l’île. On aura les traités d'Aranjuez en 1777 et le traité de Bâle en 1795 qui n'apportent aucune solution au problème -Après plusieurs accords d’arbitrage entre les deux pays, une tentative de conciliation va être entreprise par le Pape Léon XIII en 1901, cette tentative sera définie sous l’égide des États-Unis qui ont occupé Haïti de 1915 à 1934 et la République dominicaine de « 1906 à 1924 » - Pour continuer sur cette voie, un traité sera signé à Port-au-Prince le 21 janvier 1929, par le président dominicain, Horacio Vasquez et le président haïtien, Louis Borno. Ce traité sera complété par : - l’accord du 17 février 1935 signé à Port-au-Prince par les présidents Sténio Vincent et R. Leonidas Trujillo, - le protocole additionnel du 9 mars 1936 signé par les mêmes présidents toujours à Port-au-Prince En 1937, le président Trujillo ordonne à son armée de faire un véritable nettoyage ethnique à l'encontre des Haïtiens établis sur le territoire dominicain. Soit environ 20 000 haïtiens massacrés. Pour certains spécialistes,Trujillo craint que la pression démographique exercée par les haïtiens ne finisse par mettre en péril l'intégrité territoriale du pays. Il faut se rappeler que cette période était marquée par la frénésie de l’ultra nationalisme un peu partout dans le monde, aussi a provoqué des actions de même type dans d’autres pays. Cette politique de «Dominicanisation de la frontière » créant la choquante violence, a suscité de vives protestations internationales et laisse des cicatrices très sensibles encore aujourd'hui dans les rapports entre les deux peuples. La dérive de l’émigration haïtienne vers la République dominicaine La première grande vague d’émigration haïtienne vers la République dominicaine est venue sous l'occupation américaine en Haïti et en République Dominicaine. Les américains vont faire les deux pays connaître une même évolution stratégique de leur économie. Ils organisent la production de la canne à sucre sur l'ensemble de l'île avec une répartition des tâches, les usines sucrières sont en république dominicaine et les champs de Cannes à sucre cultivés en Haïti. Un problème va se poser, entre la différence de l’investissement en République Dominicaine et celui d’Haïti qui est trop considérable. Un montant de 70 millions de dollars pour la République dominicaine contre moins de 9 millions de dollars seulement pour Haïti. Ce qui va soulever un différend entre les deux pays sur la question de l’impact de l’investissement américain sur l’économie de des deux pays. Au premier regard, on verra très bien que l’économie dominicaine sera bénéficiaire de cette stratégie américaine contrairement à la nôtre. Au cours de cette période, de nombreux travailleurs haïtiens vont s'installer de l’autre côté de l’île pour couper de la canne-à-sucre sous la base du "Traite verte" qui réglemente cette situation. Ce traité sera repris et diversifie le travail après la seconde guerre. Il aura alors des haïtiens qui seront partis pour travailler également dans la cueillette du café, du cacao et du riz. Durant les années de 1950, on compte déjà près de 20 000 Haïtiens en République dominicaine, 60 000 au début des années 1960, 300 000 vers les années 1970 et plus de 400 000 au début des années 1980, y compris les travailleurs clandestins. Il faut dire que la migration clandestine des Haïtiens en République voisine représente une source de revenu importante pour les passeurs haïtiens et dominicains. C’est un trafic organisé et équipé. On y retrouve des membres de l’armée dominicaine et les autorités haïtiennes. On signale également que le départ des troupes militaires américaines sur l’île en 1934 a laissé les deux pays dans une relation d'interdépendance conflictuelle, ne fait qu’augmenter le nombre d’Haïtiens qui traversent la frontière et le regard hautain des dominicain vis-à-vis des haïtiens et les haïtiens vis-à-vis des Dominicains. Développer une relation amicale axée sur la société civile La stratégie haïtiano-dominicaine établissant la relation de ces deux pays est mal définie. Les deux Etats se contentent de développer des relations plus commerciales, économiques ou encore politique. Pourtant le problème est loin d’être posé. On le voit, les conflits sont souvent venus de la société civile, des actes isolés qui sont devenus une affaire d’Etat : l’interdiction de l’importation des produits dominicains suite aux rumeurs de la grippe aviaire, la décision de la justice dominicaine sur la situation des haïtiens sans papiers en République Dominicaine, plus récemment la mort du jeune haïtien à Santiago qui a provoqué un énorme bouleversement diplomatique. Ces problèmes sont souvent mal gérés par les deux pays. Manque de professionnalisme du côté des chefs de la diplomatie haïtienne et dominicaine qui se laissent trop souvent emporter par l’émotion sociale. Pour résoudre durablement les conflits il faut repenser la stratégie de rapprochement. Cette stratégie doit passer le rapprochement de la société civile des deux peuples. Développer des liens non étatiques basés sur un vaste programme qui peuvent être élaborés par les membres de la société civile haïtienne et dominicaine. Des organisations de la société civile haïtienne pourrait être en contact avec des organisations de la société civile dominicaine. Ce rapprochement peut passer également par les partis politiques haïtiens et ceux de nos voisins. Etablir ensemble un programme des relations bilatérales des deux pays. Admettons que les leaders et les adhérents des partis politiques d’aujourd’hui seront des chefs du pouvoir ou du gouvernement de demain. Il est souvent plus facile de négocier, de construire quelques choses en commun quand on a l’habitude de se rencontrer, de se parler, de discuter ensemble sur des problèmes qui lient deux nations. Créer ou renforcer les liens culturels et éducatifs Ici on ne parle pas des liens culturels et éducatifs à travers des édifices ou des immeubles qui seront construits par les gouvernements dominicains en vue de faire des dons à l’Etat haïtien. Ces liens passeront par des conférences organisées entre l’Etat haïtien et dominicain pour éduquer les deux peuples de leur destiné commune. Organiser des rencontres, des déplacements pour les élèves et les étudiants haïtiens et dominicains. Créer des espaces de réflexions et de travail en communs en vue de rapprocher les deux jeunesses. Faire un travail de changement de perception de la jeunesse haïtienne et dominicaine. On ne doit pas faire refaire l’histoire dans le mauvais sens. Il faut regarder vers l’avant et croire en ce que nous pouvons faire ensemble aujourd’hui et définir un futur fructueux. On aura compris, les jeunes d’aujourd’hui sont les décideurs de demain. Nos devenirs sont souvent forgés en fonctions de ce que nous avons appris par le passé et ce que nous apprenons aujourd’hui. Quand un enfant haïtien entend tous les jours à la radio ou dans les rues etc. des mauvaises nouvelles de la façon dont on maltraite un haïtien en République dominicaine, il aura dû mal à se défaire des mauvaises perceptions qui lui sont imprégnées. Nous autres, au niveau du Gouvernement de Jeunesse, nous croyons fermement que le développement de toute autre chose passe par le développement de l’humain. Si on veut promouvoir la relation haïtiano-dominicaine, on doit investir dans l’humain. On doit créer le lien d’abord, entre les entre personnes physiques puis entre les personnes morales. Nous parlons ici, des liens entre tous les secteurs de la vie sociale haïtienne et dominicaine. En ce sens nous pensons qu'une rencontre avec la jeunesse dominicaine serait un bon début de dialogue entre les jeunes. Nous croyons que cela aurait permis de propulser un souffle de réconciliation à travers nos passés tumultueux. On doit aller au-delà de nos différences pour faire le premier pas sur le chemin de l’avenir. Vers une autre stratégie d’intégration Une autre stratégie d’intégration doit être définie entre l’Etat haïtien et l’Etat dominicain. Cette stratégie sera accompagnée d'une bonne politique de migration. Ce qui implique, notre Etat doit reconnaître que, rentrer en République Dominicaine de manière illégale ne peut pas être accepté aussi facilement par les autorités dominicaines sauf, dans le cadre d’un accord signé entre l’Etat dominicain et l’Etat haïtien sur les conditions des haïtiens vivant en République Dominicaine. De ce fait, les deux Etats doivent définir les différentes sortes d’émigrations et d’immigration. Et le traitement qui sera accordé à tel type de ressortissant haïtien en République dominicaine et telle catégorie de ressortissant dominicain en Haïti. Cette classification ou ce contrôle de flux migratoire entre les deux Etats, doit cependant respecter les normes internationales sur les conditions des étrangers sur le territoire national. En fonction de tel type d’immigration on peut élaborer un programme d’intégration pour telle ou telle catégorie haïtienne qui traverse la frontière dominicaine ou telle catégorie dominicaine qui traverse la frontière haïtienne. On doit inspirer des relations amicales développées entre l’Allemagne et la France après la seconde guerre mondiale. Ces deux pays qui étaient jusque là, les pires ennemis sont devenus aujourd’hui des vrais amis. Ils oublient dans leurs relations leur passé malheureux pour progresser ensemble. Comment pouvait-on imaginer un accord « BERMUPA » en 1945 ou avant cette date.


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